Les habitants du centre commercial de Kpandroma, situé à plus de 110km au nord de Bunia dans le territoire de Djugu en Ituri, saluent l’engagement des miliciens de CODECO d’avoir saisi la main tendue du chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi en signant un acte d’engagement unilatéral de cessation des hostilités.
Ils appellent le gouvernement congolais à accélérer la mise en place du processus de désarmement pour éviter de retomber dans un nouveau cycle de violence comme au paravent.
Ceci après le dialogue intra-communautaire de l’ethnie Lendu qui s’est tenue sur place et qui a conduit les leaders de CODECO à accepter un cessez-le-feu en vue de rejoindre les pourparlers de Nairobi au Kenya que les autorités de RDC mènent avec différents groupes armés.
Le correspondant sur place de buniaactualite.com a promené son micro ce mardi 07 juin 2022 et la plupart de personnes interrogées dans cette entité, ne cachent pas leur crainte de revoir la situation sécuritaire se détériorer au cas où les autorités de Kinshasa ne prenaient pas ce dossier au sérieux.
« Quand ils ont signé de ne plus combattre les FARDC(l’armée nationale), ça sera bon puisque nous tous nous sommes congolais. Mais le gouvernement trompe souvent les CODECO, il avait dit au paravent oh il va les prendre en charge pour qu’ils remettent les armes, mais rien n’a été fait » estime l’une d’entre elles, sous couvert de l’anonymat.
Connaissant le contexte de l’insécurité en Ituri, cet interlocuteur ne cesse de rappeler au gouvernement congolais à tenir son engagement de mettre en place un plan stratégique visant à désarmer les groupes armés.
Il appelle par ailleurs les miliciens de Zaïre, un autre groupe rival se réclamant d’autodéfense, à imiter l’exemple de CODECO qui est en accord avec l’État congolais.
« Bien avant, les ex-seigneurs de guerres dépêchés par le présidence de la République étaient venus ici, ils ont échangé avec nos frères de CODECO et ils avaient accepté de déposer les armes, mais chose drôle, le gouvernement a commencé à traîner, ce retard a créé des désordres (Insécurité). Comme ils ont signé, il faut que le gouvernement fasse vite pourque ce problème finisse et qu’on vive en paix » se rappelle un autre intervenant.
La mise en place du programme de désarmement P-DDRCS n’est pas oublié.
« Ils avaient patienté le gouvernement, mais il y avait un retard et c’est pourquoi ils étaient rentré en brousse. Maintenant nous demandons au gouvernement de se précipiter pour les désarmer, du moins que nous puissions vivre en paix » souhaite un autre habitant interrogé.
Il faut noter que la délégation d’anciens seigneurs de guerre conduite en 2020 par Floribert Ndjabu, avait déjà obtenu de cette milice l’arrêt des tueries et plusieurs milliers de combattants avaient accepté de se regrouper dans un site pour le début du processus de leur désarmement et démobilisation, ou l’intégration de l’armée pour d’autres.
Malheureusement au lieu de disponibiliser des moyens pour rendre effectif ce processus, Kinshasa a décidé de proclamer l’état de siège dans l’objectif de défaire militairement CODECO et tous les autres groupes rebelles actifs en Ituri et au Nord Kivu.
Une mesure qui tarde à produire des résultats une année après, le nombre de civils tués ayant d’ailleurs augmenté sensiblement, comparativement aux années précédentes.
Lire aussi : Ituri : urgent, la milice CODECO a signé un cessez-le-feu pour adhérer au processus de paix
John Mary Ndika
One Comment
Anonyme
Codeco signe cessez-le-feu d’un côté et de l’autre côté ils continuent leur tuerie normalement ! peut on croire à leurs engagements ? nous connaissons bien ceux
sont de peuples qui ne vont jamais laisser la guerre jusqu’à la fin du monde.