La date du 28 janvier 2022 est retenue par la Monusco pour fermer définitivement sa base militaire de Gina à une quarantaine de kilomètres au nord de Bunia dans le territoire de Djugu en proie à l’activisme des groupes armés.
Selon le porte-parole de la mission onusienne en Ituri, cette base était établie dans la zone le 23 octobre 2021, et avait un objectif de sécuriser les travaux de réhabilitation du tronçon routier Fataki-Gina sur la RN27 long de 45Km par le contingent népalais.
A cause du mauvais état de la route, de nombreuses embuscades étaient fréquemment tendues aux usagers par les miliciens de CODECO très actifs dans la zone.
Jean Tobie Okala confie à buniaactualite.com que cette fermeture s’inscrit dans le cadre de la protection des civils et en accord avec les autorités provinciales.
Selon la même source,la Monusco a réfectionné ce tronçon, ce qui permet actuellement aux véhicules et motocyclistes de voyager dans des conditions acceptables.
« Avec moins de bourbiers et de risques d’embourbement pour les véhicules, les usagers seront moins exposés aux attaques des assaillants » soutient Jean Tobie Okala.
En outre, la route réhabilitée va permettre aux populations de booster leurs échanges économiques avec les autres territoires en écoulant plus facilement leurs produits.
Cependant les habitants de la contrée ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, le départ des casques-bleus pourrait ouvrir la voie aux rebelles en vue de mener à nouveau des attaques.
Innocent Malo l’un d’entre eux pense que leur présence rassure, surtout les déplacés de guerre qui vont se sentir en insécurité.
« Nous aurions voulu que la Monusco reste ici à Gina, pour continuer à nous sécuriser. La population demande que la Monusco reste avec nous pour continuer à aider les déplacés dont le nombre est estimé à plus de 30,000 et disséminés à travers les 6 villages du Groupement. Sans la Monusco, les déplacés ne sauront pas vivre ici, ils seront en insécurité totale. L’effectif insuffisant des FARDC était compensé par la présence de la Monusco » a-t-il expliqué.
Du côté de la mission de l’ONU en RDC, on se veut rassurant.
« Nous n’abandonnons pas les populations de GINA, surtout pas les déplacés qui font partie des couches vulnérables de la communauté », explique un officier trouvé sur place.
Constant Same Bagalwa